Le chantage à la vidéo (sextorsion) est une escroquerie qui consiste à exiger d’un tiers de l’argent, un service ou des biens matériels avec en contrepartie la non diffusion ou suppression de contenu à caractère sexuel de cette personne. Notons que la plupart du temps ce contenu compromettant est obtenu à partir de ruses bien ficelées.
C’est un domaine dans lequel excelle les cyberdélinquants comme c’est le cas des deux personnages de notre récit.
UD canadien et XT français depuis leur pays respectif en ont fait les frais.
Actifs sur certains réseaux sociaux, ils ont tous les deux reçus des invitations d’une dénommée BRIANNA DOUNIA, jeune femme de race blanche en quête d’amour.
Très vite une relation amoureuse virtuelle va naître entre la sulfureuse française et ces deux personnes.
Comme toute relation qui vit derrière un écran des photos et vidéos érotiques sont échangées pour le bonheur des tourtereaux.
Sauf, qu’en réalité se cache derrière le pseudo BRIANNA DOUMBIA un cyberdélinquant qui exigera peu après leurs interactivités une rançon de 50 000 Euro à UD et 300 000 Euro à XT.
C’est la seule condition pour qu’ils ne voient pas leurs nudités exposées à la face du monde.
Pris de panique, UD démissionne de son travail et à une semaine d’intervalle les deux victimes saisissent la gendarmerie de leur lieu de résidence.
Les différentes enquêtes permettent de découvrir un numéro ivoirien ayant un lien avec le numéro français.
En outre, les responsables de la mise en ligne de la vidéo du français XT provenaient de la Côte d’Ivoire.
Au regard de toutes ses preuves et au nom de la coopération internationale policière relative à la lutte contre la cybercriminalité, la PLCC a été saisie pour continuation d’enquête par les autorités des pays des victimes.
L'apport technique du Laboratoire de Criminalistique Numérique (LCN) à la PLCC, a permis de découvrir l’identité derrière le numéro impliqué.
Il s’agit du nommé CH alias MAKAY. Interpellé puis interrogé, il a admis être le détenteur et l’utilisateur du numéro mis en cause. Il s’en est servi pour créer le faux profil de SARAH BOUQUET sur Linkedin et Instagram et a ensuite envoyé des invitations à UD et XT. Selon lui, il n’y a pas eu d’échanges avec eux.
Cependant, il précise que le numéro français suspect est également utilisé par son ami DML. Sur instruction du procureur de la République et après investigations DML est interpellé à son tour.
Lors de son audition, le suspect reconnaît sans difficultés les faits. Il a expliqué avoir utilisé l’ordinateur de CH pour créer le faux compte BRIANNA DOUNIA pour échanger avec XT, mais il a soutenu ne pas connaître UD.
Toutefois, les vidéos des deux victimes ont été trouvées en sa possession.
En définitive, ils ont été mis à la disposition du Parquet d’Abidjan. CH et DML pourraient être poursuivis pour utilisation frauduleuse d’éléments d’identification de personne physique, enregistrement illégal de communication privée, menaces de publication d’images à caractère sexuel et tentative d’escroquerie sur internet.
NB: DML est un récidiviste qui vient de purger une peine d’un an et demi à la MACA, pour une affaire similaire.
PERSONNE N'EST À L'ABRI D'UN CHANTAGE | Plateforme de Lutte Contre la Cybercriminalité
UD canadien et XT français depuis leur pays respectif en ont fait les frais. Actifs sur certains réseaux sociaux, ils ont tous les deux reçus des invitations d'une dénommée BRIANNA DOUNIA, jeu...