Condé-en-Normandie : victime d'un brouteur, elle raconte son histoire et alerte sur les escroqueries
Lu dans la presse et mis de côté je partage avec vous ce nouveau témoignage :
Arnaquée sur les réseaux sociaux, une quadragénaire de Condé-en-Normandie (Calvados) raconte son histoire et comment le piège s'est refermé sur elle.
Joëlle*, 47 ans, est, depuis août 2022, victime d’une escroquerie à la romance sur les réseaux sociaux.
C’est sur une page Facebook, à laquelle elle est abonnée, suivie par près de 9 500 personnes qu’elle a été hameçonnée par son ravisseur.
Aujourd’hui, cette habitante de Condé-en-Normandie (Calvados) tient à témoigner afin de prévenir de potentielles victimes. Elle espère libérer la parole de celles et ceux qui sont également touchés et n’osent pas en parler. Récit.
Escroquerie à la romance
» En août dernier, sur un groupe Facebook, j’ai posé une question sur un post ou je suis intervenue. Trois jours plus tard, un homme m’a répondu et ma demandée s’il pouvait me poser une question en message privé. Je vérifie alors son profil et je vois qu’il est natif de Condé-sur-Noireau ou des photos de Condé étaient par ailleurs visibles. Je ne me suis alors pas méfiée plus que ça. »
« Là, il me pose une première question par rapport à ma photo de profil et me demande pourquoi ma photo n’est pas comme celle des autres femmes. Je lui demande alors ce qu’il entend par là et il me répond : Vous êtes belle et lumineuse, ce à quoi je lui réponds que toutes les femmes sont belles et lumineuses. Et lui de me répondre de nouveau : Non, vous avez quelque chose en plus. J’étais pourtant sur mes gardes et quand je lui ai dit que je doutais il me rassurait tout le temps. »
Le piège se referme
» Il m’a alors demandé de faire connaissance, que ça n’engageait à rien. Il m’a raconté sa vie et moi la mienne. On a ainsi échangé sur une longue période par chat et téléphone. Il m’expliquait qu’il était père de famille et investit auprès de ses proches. J’ai commencé à dire à des amies que j’avais rencontré quelqu’un sur internet et elles m’ont tout de suite mise en garde. Je me suis alors dit : attention. »
« Je lui ai alors demandé de se montrer en visio à la suite de nos échanges de photos. Il a accepté une fois, mais cela a duré trente secondes. Ensuite, il a prétexté une panne de portable. J’ai eu le temps de voir que la visioconférence correspondait à la photo envoyée donc ça m’a rassurée et j’ai aussi rassuré mon entourage. Il me parlait avec des mots doux, des bonjours, des au revoir, des phrases rassurantes. Le tout sans fautes, ce qui a fini de me rassurer totalement. Sa politesse, sa bienveillance, son respect me donnait une totale confiance. »
De l’argent pour réparer son portable
« Puis une semaine se passe. La supposée panne de portable fait qu’entre temps il m’a dit s’être fait pirater son compte Facebook. C’est à ce moment-là que nous sommes passés sur Google tchat. J’ai d’ailleurs su par la suite que les brouteurs ont l’habitude de faire passer leur victime sur cette messagerie. N’arrivant pas à faire réparer son portable, il me demande 500 euros. Je lui réponds par la négative lui rappelant qu’il gagne bien sa vie, mais il m’annonce que son compte bancaire est bloqué. »
« S’ensuit une série de questions de ma part forcément et il m’explique que son compte bancaire est bloqué à cause de droits de succession non réglés à l’État. Cela étant plausible d’arriver, je ne me méfie pas. Il a alors joué sur la corde sensible. L’alimentaire, étant réduit au minimum sur son compte, il ne pouvait pas manger. »
Des petites sommes au départ
« Il m’a demandé de petites sommes. J’ai cédé, car il avait des enfants en garde et j’ai du cœur. Ça a été des sommes allant de 50 euros à 100 euros par-ci par-là. Ces envois se faisaient par le site : monisnap.com, en cartes prépayées PCS. Jusqu’au jour ou pour pouvoir débloquer son compte, il lui a fallu 15 000 euros. J’ai refusé et ça a été la descente aux enfers. »
« Il a voulu que je demande de l’argent à mes amis. Les doutes et la peur se sont installés. Pour savoir jusqu’où il comptait aller, je lui ai fait croire que j’allais faire un prêt à ma banque, ce que je n’ai jamais fait. Durant cette période d’attente, il faisait comme ci de rien n’était. Il discutait et me disait qu’il était tombé amoureux. Lorsque je lui ai annoncé que je n’aurais pas les 15 000 euros de ma banque, ça a été la descente aux enfers direct. »
Des menaces de prévenir son mari
« Plus de mots doux, plus de gentillesse, il a changé comme ci derrière l’ordinateur, ce n’était plus le même. Jusqu’au vendredi 4 novembre, où après avoir fait de maintes recherches dans la presse, j’avais compris que définitivement, j’avais affaire à un brouteur. Je l’ai traité de tous les noms avant de le bloquer partout et signaler sur le groupe en question et sur Google tchat. Ce sont ensuite trois autres personnes différentes, soi-disant ses amis, qui ont pris le relais et m’ont menacé de reprendre contact avec lui. Sinon, ils avertiraient mon mari, avec qui la situation s’était déjà beaucoup dégradée avant que je sois abordée en ligne, pour signaler ma relation avec lui et pour l’argent. »
« J’ai porté plainte auprès de la police le 7 novembre pour escroquerie à la romance sur réseaux sociaux et chantage, l’enquête est en cours. À ce jour, les menaces ont continué par ses amis, mais plus de cet homme. Il a disparu de la toile. »
» Je tiens à vraiment à signaler et prévenir que si quelqu’un vous aborde avec une grande gentillesse et vous fait espérer à une meilleure vie, une vie remplie d’amour, restez sur vos gardes et méfiants. Nous sommes nombreux et nombreuses à nous faire avoir. »
*prénom d’emprunt
Condé-en-Normandie : victime d'un brouteur, elle raconte son histoire et alerte sur les escroqueries
Joëlle*, 47 ans, est, depuis août 2022, victime d'une escroquerie à la romance sur les réseaux sociaux. C'est sur une page Facebook, à laquelle elle est abonnée, suivie par près de 9 500 per...